A chaque fois que l’on mange, que l’on court, ou que l’on décide quelque chose, des milliards de neurones se connectent entre eux.
Ce sont précisément ces interconnexions qui créent l’action.
Et évidemment quand on veut dessiner correctement, sans qu’on le veuille le même procédé se met en place.
Ce sont ces milliers de petites actions répétées qui au final créent notre dessin.
Le résultat paraît magique mais ce processus inconscient est le même pour nous tous.
Nous créons un dessin machinalement sans vraiment nous en rendre compte.
Enfant nous utilisions instinctivement le dessin comme mode d’expression.
Le dessin bien avant l’écrit est un donc pour nous un moyen de communiquer et de raconter des histoires.
Il est mis en avant par le milieu éducatif car il nous ouvre l’esprit, développe nos aptitudes psychomotrices comme la coordination gestuelle entre autre.
Dans notre vie d’adulte nous sommes généralement loin de dessiner tous les jours, et ce moyen d’expression que nous utilisions au quotidien s’est donc transformé pour nous, en tâche très secondaire et complexe.
Heureusement entre temps nous n’avons pas cessé d’évoluer.
L’accumulation de nos connaissances, nos influences, notre vécu, fait que notre vision du monde a radicalement changé.
Aujourd’hui il nous paraît inconcevable de dessiner comme un enfant.
Les châteaux plats, les personnages en forme de pomme de terre faits de bâtons et de cercle, etc…
Tout ça ne correspond plus du tout à l’idée que l’on se fait d’un bon dessin quand on est adulte.
Mais on a beau savoir tout ça, quand on reprend un crayon on tombe en général de très haut.
C’est plutôt classique : on commence tous plus ou moins de la même manière : en voulant copier une image.
Et après quelques essais, on s’aperçoit très vite que le décalage entre ce que l’on voit et ce que l’on dessine est énorme.
Quand on observe nos dessins d’adulte, c’est vrai que certains aspects naïfs nous rappellent justement nos dessins d’enfant.
Et le type d’erreur flagrant qui dans 8 cas sur 10 nous saute aux yeux : c’est notre difficulté à mettre en perspective une scène ou rendre le volume d’une maison ou d’un objet quelconque.
Toutes ces aptitudes paraissent différentes mais en réalité, elles ne font qu’une.
Il s’agit simplement de projection dans l’espace.
Si en apparence nos yeux fabriquent instantanément une image en 3D, c’est tout autre chose lorsqu’il faut prendre un crayon et créer la même image sur le papier.
Ce qui n’avait aucune d’importance pour nous enfant, devient donc le problème N°1.
Et cette difficulté de dessiner en 3D se répercute en général sur pas mal d’autres points de votre dessin :
- le mal que nous avons à juger des proportions correctement,
- à tenir compte de la déformation des objets en fonction de notre point de vue, ou de leur disposition et leur éloignement dans l’espace
- ou encore l’influence sur notre capacité à travailler et placer les ombres dans vos dessins, pour donner l’effet de relief.
C’est précisément de là que vient l’aspect plat et naïf de nos réalisations de débutants.
La vidéo du jour est un plan complet accompagné d’exercices pour vous aider à développer votre vision du volume et mieux dessiner en 3D.
Changer de logique pour comprendre les bases du dessin en 3D
Une logique étonnante : il y a un lien entre le fonctionnement de notre cerveau et notre capacité à dessiner.
Depuis petit, nous sommes éduqués à suivre des schémas mentaux bien établis. Ne pas dépasser la marge, écrire de gauche à droite en suivant des lignes, tracer des droites bien parallèles, ou des angles droits précis.
C’est pour cette raison qu’une forme comme le carré nous rassure.
Nous sommes tellement habitués à l’observer et le mesurer dans tous les sens, que ce type de figure est un peu le point de départ de notre raisonnement et notre logique.
Pour se mettre en jambe voici une petite expérience :
Fermez les yeux.
Si je vous dis carré, cercle, triangle vous allez penser et visualiser mentalement de simples figures géométriques.
Maintenant si je vous dis cube, sphère ou pyramide, vous pouvez associer plus facilement des choses concrètes comme des objets de toutes tailles ou par exemple des monuments, des planètes, etc…
Qu’il s’agisse de dessins ou de formes projetées dans l’espace, ce qui nous évoque plus directement un concept important pour nous humains : le réalisme.
Même un dessin imaginé et stylisé s’appuie forcément sur notre réalité et le réalisme n’est donc jamais bien loin.
Dessiner n’est pourtant pas une chose naturelle mais entre réalité et dessin y a un écart énorme.
Ce qui sépare ces deux mondes ?
L’une des choses la plus fine qui existe : la feuille de papier.
La grande illusion du dessin en 3D
Ce qui bouleverse totalement notre logique interne c’est bien l’idée de transposer un monde fait de volumes sur un support désespérément plat.
Si le dessin est pour vous un loisir, il est normal que ce soit totalement contre intuitif pour vous.
Depuis des siècles nous essayons de simplifier cette tâche et de la rationaliser par tous les moyens, en inventant des outils de mesure comme la perspective “classique”.
Et aujourd’hui avec des logiciels pour modéliser et créer facilement un monde en 3D.
Nous n’avons pas d’autres choix que d’employer des moyens plus accessibles et d’utiliser une autre forme de logique plus instinctive.
L’instinct en dessin c’est très utile et ça se développe mais attention : développer son instinct ne veut pas dire ne plus réfléchir du tout.
Volume et perspective : quelle différence ?
On a souvent du mal à faire la différence entre les deux concepts.
Le principe de perspective linéaire, élaboré par les artistes de la Renaissance, suppose que le cadre de notre tableau ou le bord de la feuille fixe les limites de l’espace.
C’est exactement comme si nous observions la scène à travers une fenêtre.
Concrètement vous avez :
- d’un côté l’ensemble du plan jusqu’aux limites de votre format.
La scène globale que nous voyons depuis notre fenêtre. - de l’autre côté de la fenêtre.
Un ou plusieurs éléments qui composent la scène (bâtiments, objets, etc…)
En dissociant ces deux points, vous voyez peut être plus clairement qu’il existe deux mondes différents mais liés qui communiquent.
Si vous modifiez votre point de vue en regardant par exemple d’une autre fenêtre, vous verrez les éléments sous un angle différent.
Pour faire simple :
Changement de point de vue = Influence et modification de la perspective = Vision des volumes différente
Même si les objets observés sont les mêmes, la perception du volume et donc la construction du dessin sera différente.
Ce qu’il faut retenir c’est que vous pouvez adapter votre boulot en fonction des difficultés.
Dans le cas de la fenêtre, pour dessiner une scène en perspective avec plusieurs personnages ou éléments, vous allez devoir recourir aux méthodes classiques.
Vous vous équipez donc de votre règle ou compas pour ne pas vous planter.
Dans le second cas, où vous êtes dans la scène, vous n’avez pas besoin d’instruments de mesure et d’être précis au millimètre.
Trop de débutants ont recours sans réfléchir aux outils de perspective (type point de fuite, ligne de fuite) dès qu’ils ont une maison à dessiner et perçoivent le volume.
Malheureusement en suivant cette logique mathématique, vous bloquez votre instinct et votre sens artistique et cela donne 9 fois sur 10 des dessins rigides.
Développez votre ressenti de la forme et du volume pour mieux le comprendre et le dessiner.
Dessiner des formes en 3D, 6 exercices pratiques
Transformer une ligne en volume
Le premier exercice consiste à passer de la ligne à la forme en volume.
Concrètement l’idée est de transformer un fil de fer en feuille de papier.
Pour ça, dessinez d’abord des fils librement et ajoutez des segments aux extrémités pour les étoffer et créer l’illusion d’une forme projetée.
C’est une bonne entrée en matière que vous pouvez utiliser ensuite dans plein de domaines (comme pour dessiner des volumes de lettres en typographie par exemple).
Cette gymnastique d’esprit vous permet surtout de comprendre le principe de projection dans l’espace sous tous les angles et toutes sortes de formes.
Les contours et les formes
En général, un dessinateur qui fonctionne à l’instinct commence par détourer les formes par l’extérieur.
C’est une façon de faire rapide mais assez complexe qui donne souvent des résultats imprécis.
La logique du dessin en 3D commence plutôt comme un jeu de construction.
Il faut analyser quelles sont les formes qui composent les objets : on part totalement de zéro.
Pour dessiner ce sèche cheveux par exemple, plutôt que de d’en délimiter le contour extérieur, il va falloir analyser les différentes parties ou pièces qui le composent et comprendre comment les assembler.
Il va falloir analyser les différentes parties ou pièces qui composent l’objet et comprendre comment les assembler.
Pour cela, le segment est votre meilleur ami.
Il s’agit d’une ligne droite plus ou moins grande qui vous permet à la fois de délimiter et de structurer.
Cela vous donne des informations précieuses sur la conception d’un sujet et les grandes lignes de structure.
Cela peut être entre autre, l’axe de symétrie très utile pour construire les angles : un peu la colonne vertébrale de votre dessin.
Même dans le corps humain, la posture est toujours déterminée par un axe principal.
C’est par là qu’il faut commencer.
Pour ce qui est du contour d’un objet ou d’un visage par exemple, ce sont souvent des courbes complexes à représenter en un coup d’œil sans vous tromper.
Pour analyser une courbe qui vous pose problème essayez de la diviser d’abord en petits segments.
Faites comme si vous découpiez les contours grossièrement pour dégager la forme, puis vous ajustez au fur et à mesure pour au final obtenir une courbe.
C’est une technique très utilisée dans le dessin classique : une aide visuelle précieuse pour être sûr de ce que vous faites.
L’importance de la déformation pour dessiner en 3D
C’est une vision plus réaliste de ce qui nous entoure.
Plus la perspective est accentuée moins les angles sont droits quand il faut les dessiner.
Le dessin n’est qu’une grande illusion : mieux vaut un dessin imparfait mais dynamique que parfait et mou.
Et l’une des clés pour que vos formes soient dynamiques, c’est la rapidité d’exécution.
On sent tout de suite non seulement le geste affirmé, mais aussi la souplesse du tracé.
Une courbe même très légère est le point de départ de la déformation et la déformation celui de la projection dans l’espace.
Différencier les formes pour mieux les dessiner
Les trois quarts des livres traitent des principes issus de la Renaissance : c’est à dire de la perspective linéaire ou perspective classique.
Ils expliquent la théorie des volumes projetés et des ombres sur des formes géométriques classiques type cubes, cylindres, cônes ou pyramides.
C’est bien mais insuffisant, en effet la nature fait rarement des formes parfaites et géométriques.
Il existe en réalité des formes bien plus diversifiées que l’on peut classer en trois familles de formes :
- Les strictes (ex.: triangle)
- Les hybrides (ex.: triangle arrondi)
- Les organiques (aléatoires et naturelles)
On conseille souvent aux débutants de partir de formes strictes pour construire ensuite des choses vivantes et expressives.
Selon moi, rien de tel pour resté bloqué dans la rigidité.
Il vous faut donc absolument jouer avec ces formes, en prenant des sujets et en essayant de les décortiquer par exemple.
C’est un aussi une vraie base pour dessiner d’imagination.
Construire autrement pour donner du relief
Lorsqu’on débute, on a tendance à penser qu’il n’y a finalement qu’une manière de dessiner, mais c’est faux.
La ligne n’est pas votre seul outil.
Le contraste est probablement bien meilleur pour ressentir le volume d’une forme.
Un dessin en volume sensible nécessite parfois d’avoir une approche de sculpteur.
On modélise une forme en commençant non pas par la détourer ou la construire par la ligne, mais la travaillant directement par l’intérieur.
C’est la façon la plus naturelle de dessiner le volume.
Quand on observe un morceau de bois, il n’y a pas de ligne de contour.
La ligne est un guide imaginaire et juste un outil qui nous permet de dessiner.
Ce que l’on voit en premier c’est la forme d’ensemble : l’écorce, la texture.
C’est un procédé très important, une clé qui donnera un aspect bien plus réaliste à vos dessins et qui fonctionne très bien avec les trois formes vues précédemment.
Les carré et rectangle comme outils de projection
Ce dernier exercice est un petit truc visuel qui concerne plutôt les amateurs de construction en perspective.
C’est un peu l’antithèse des autres points puisque l’on repart de notre bonne vieille forme géométrique plate, carrée ou rectangulaire.
En général, pour construire le cube on trace un carré représentant la face avant puis les arrêtes latérales pour créer le volume.
Mais ce que l’on oublie généralement, c’est que ce principe est aussi efficace quand il inversé : on part du carré pour projeter vers l’avant.
C’est un excellent moyen de simuler la profondeur.
Un très bon exercice pour dessiner l’intérieur d’une pièce par exemple.
Pour ça, tracez un premier rectangle représentant la limite du plan (rappelez-vous de la vue de notre fenêtre),
puis intégrez une seconde forme de même type, à l’intérieur de celle-ci.
Joignez ensuite les angles des figures en traçant des axes.
Amusez-vous ensuite à varier la disposition, la taille des deux figures pour obtenir des prises de vues différentes.
En suivant ce principe, vous pouvez-même habiller votre pièce.
En intégrant les principes de ces six exercices, vous allez voir vos dessins prendre une autre dimension rapidement.
Si vous voulez aller plus loin, il existe de nombreux exercices aussi accessibles que ceux que l’on vient de voir.
Vous recevrez une vidéo par jour pendant 7 jours pour améliorer considérablement l’analyse de vos dessins et visualiser vos erreurs bien plus rapidement.
Sur ce bon dessin
À très bientôt
Léo.
merci cher prof
Merci à vous 😉
Bonjour, je désire suivre le cours
J’aime ton dynamisme
Bonjour,
Il vous suffit de cliquer sur le lien de la vidéo 🙂
Bonne journée
Bonjour Léo,
Tout ceci m’intéresse, mais le lien ne fonctionne pas/plus 🙂
Stéphanie
Le problème doit être résolu à présent 🙂
WoW quel bon cours merci! Très bien expliquer je me lance ! C’est mon premier vidéo , j’ai suivis mon instinct et il m’a conduis à vous merci milles fois
Super! Merci Marise 😉