Le blog a le plaisir d’accueillir, un brillant illustrateur spécialisé dans le dessin et la colorisation numérique. L’ambiance et la force de ses illustrations réalistes, rappellent la technique de peinture des maîtres classiques, qu’il connaît bien et qu’il affectionne. Découvrez l’univers et le parcours de Fabrice Weiss.
– Bonjour Fabrice, soyez le bienvenu sur le blog. Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs, nous raconter vos débuts de dessinateur et nous en dire plus sur votre parcours ?
Bonjour, je m’appelle Fabrice Weiss, je vis en Alsace, près de Strasbourg avec ma famille.
Après un parcours classique en arts plastiques, j’ai intégré l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg pour apprendre le métier d’illustrateur. C’était il y a plus de vingt ans.
Mes débuts étaient difficiles et je me suis finalement rabattu sur un poste de photographe dans une agence de pub.
Après quelques années, j’ai enfin pu réaliser un de mes rêves et intégrer une boîte de jeux vidéo en Allemagne, à côté de la frontière française. La plupart de l’équipe était française, sauf le patron bien sûr. J’étais graphiste 2D et 3D, je faisais des concepts dessinés puis modélisais les textures et animais les persos. J’ai fait ça pendant 13 ans. Après, ce fut le renvoi, le chômage, une profonde remise en question pour finalement redevenir un illustrateur indépendant.
– Votre travail est principalement axé sur un univers plutôt réaliste. Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre cette voie?
Très jeune, j’étais fasciné par les maîtres de la Renaissance. J’étais plutôt doué en dessin, ça aide aussi. En fait, en tant qu’illustrateur professionnel, je suis capable de m’adapter à plein de styles, du cartoon au réalisme. Mais en fin de compte, les clients préfèrent mon style figuratif.
Je dois avouer être plutôt satisfait et c’est une reconnaissance de mon travail.
Chaque nouvelle illustration réaliste est un challenge et une motivation à donner le meilleur de soi.
-Quels sont les gens que vous aimez, dont vous admirez le travail aujourd’hui ?
Mon dieu, la liste est trop longue pour tous les citer, et j’en découvre de nouveaux tous les jours parmi les artistes actuels.Je vais commencer par De Vinci, puis Rembrandt, Turner, Atkinson Grimshaw, Caspar David Friedrich, Winsor Maccay, le créateur de « Little Nemo », NC Wyeth, Norman Rockwell, Moebius, John Howe que je suis à la trace. Ce sont mes monstres sacrés.
Je m’arrête là, je ne veux pas citer les contemporains, sinon, il faudrait trois pages pour tous les noter !
– Techniquement, quelles sont les étapes de création les plus importantes dans votre travail ? Pouvez-vous nous en dire plus sur la technique de réalisation d’une illustration ?
Chaque illustrateur a sa propre cuisine avec des ingrédients plus ou moins secrets.
Je dirai que mon processus de travail ressemble à beaucoup d’autres mais je vais vous rappeler les grand traits.
On m’a demandé d’illustrer une course de chars dans un hippodrome de l’époque byzantine.
Dans un premier temps, je fais plein de recherches historiques sur l’architecture.
Ensuite, je revois Ben Hur et j’essaye de trouver des images correspondantes.
Un bon réalisme n’est rien sans une bonne doc. Imaginez-vous dessiner quatre chevaux au galop. Sans quelques photos de référence, c’est presque mission impossible.
Ensuite, je mets en place une compo, vite crayonnée, je la soumets au client qui est soit un rédacteur, soit un directeur artistique.
En règle générale, c’est validé.
Puis, je mets en place l’ambiance, les lumières, les volumes.
Une fois que les masses sont bien distribuées commence le travail minutieux.
Je fais des illustrations digitales donc il est aisé de travailler sur des calques, de déplacer des éléments, de les réduire ou de les agrandir. Après, il faut juste avoir de la patience pour réaliser tous les détails !
– Votre travail de mise en couleur est impressionnant. Vous travaillez beaucoup en numérique, vous arrive-t-il aussi de travailler en traditionnel et quelle technique préférez-vous?
A mes débuts, il y a fort longtemps, quand l’ordinateur était encore un objet de curiosité, je travaillais à l’huile sur papier. J’adorais et j’adore toujours cette matière. Je pense aussi que c’était pour copier les anciens maîtres. La peinture à l’huile est facile à travailler aussi.
– En voyant votre site web, j’ai été frappé par tes décors en digital painting, notamment les paysages, l’intensité et la finesse des éclairages. Avez-vous une manière particulière de les travailler ?
J’aime tout peindre. Les personnages comme les grands panoramas.
Je suis un fan de Tolkien et de John Howe, qui a su transcrire en image toute l’ampleur de cette épopée. J’essaye à mon petit niveau de suivre son exemple, sauf que lui le fait sur papier et donc sans filet ! J’ai la chance, d’avoir une sensibilité des couleurs. Je sais « sans savoir » quelles couleurs utiliser et comment les faire exister. Il faut percevoir la dimension cinématographique du sujet. Les films anciens en noir et blanc sont des sources inépuisables d’éclairage dramatique. Après, il suffit de les convertir en couleur en donnant la bonne teinte générale, c’est à dire l’atmosphère.
-Quels sont vos projets artistiques à venir ?
J’en ai plusieurs en cours. La course de chars, un autre thème historique dont je ne connais pas encore la teneur. Une BD que je dois repousser sans cesse à cause des commandes en cours.
Je fais aussi de la peinture à huile, mais ceci est une autre histoire et plus personnelle.
Et comme rien n’est gravé dans le marbre, je viens de recevoir des propositions de projets venant de deux éditeurs français. Je suis très impatient de les découvrir. Dans mon métier, on ne sait jamais à l’avance de quoi sera fait le lendemain !
– Quels conseils donneriez-vous aux lecteurs de ce blog pour progresser en dessin et peinture?
Aux Arts Déco, j’avais retenu quelques conseils élémentaires mais essentiels.
Savoir regarder avant de pouvoir dessiner, observer la nature et son environnement, regarder beaucoup de films, ne pas hésiter à copier un artiste modèle pour progresser.
Je le fais sans arrêt ! Surtout quand je suis en panne d’inspiration. J’ouvre mes livres d’art, je vais sur internet.
Et puis bien sûr, beaucoup pratiquer et laisser une marge pour le hasard.
Merci pour cette interview Fabrice, et pour vos précieux conseils qui éclaireront et motiveront sans doute beaucoup de passionnés !
Retrouvez plus d’illustrations et tout le travail de Fabrice sur ces sites internet :
Bonne continuation !
Léo.
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