Dans les prochains jours vous allez recevoir 6 cours de dessin dans lesquels je partage avec vous des techniques d’observation spécifiques pour éviter les pièges visuels et les erreurs de proportions.
Voici une phrase que vous avez certainement déjà entendu des milliers de fois et peut-être déjà prononcé.
« Je suis nul en dessin alors que mon oncle Jean-Louis ou ma cousine, ont UN TALENT FOU ! Ils dessinent super bien ».
La plupart des gens partent de ce même raisonnement.
Quand on les interroge, on entend qu’évidemment bien dessiner nécessite du travail.
Mais l’idée majeure derrière tout ça est « Que l’on naît en sachant plus ou moins dessiner » et qu’il existe un don artistique.
Alors, faut-il vraiment un talent inné pour réussir en dessin ?
Cela paraît être l’explication la plus directe au fait que malgré nos multiples tentatives « on n’y arrive pas ».
Et si ça n’est pas le cas, alors “pourquoi mes dessins à moi sont toujours aussi médiocres par rapport à ceux de mon fameux cousin ?”
Tous ces arguments semblent à première vue totalement valables.
C’est pour cette raison, qu’un peu comme une rumeur, cette croyance persiste et traverse le temps.
Et à force d’être répétée et de circuler, quand elle atteint suffisamment de personnes elle finit par se transformer et devenir…
…UNE VÉRITÉ ?
Alors on va casser le suspens d’entrée.
Oui certaines personnes ont plus de facilités que d’autres et ça dans tous les domaines.
Et le dessin n’échappe évidement pas à cette règle.
Mais attention !
On a tendance à faire un gros amalgame quand on parle de talent ou de don.
Le don sonne toujours comme un truc un peu mystique en gros on est frappé par la grâce, alors qu’en réalité dans le cas du dessin il s’agit plutôt de compétences et plus précisément de compétences visuelles.
C’est quand même très différent et l’avantage c’est que ces compétences, on peut les développer et les améliorer.
On va voir tout ça en détails dans un instant avec des exercices et des exemples concrets.
Le problème c’est que même ceux d’entre-nous qui avaient des compétences naturelles, ont abandonné ce hobby d’enfant ou d’ado et ne dessinent simplement jamais ou trop rarement.
Donc logique : si ces compétences ne sont pas stimulées, elles finissent par disparaître avec le temps.
Si la plupart des gens à l’âge adulte pensent ne pas avoir le don ou les compétences suffisantes pour dessiner, c’est que soit, ils reprennent le train 15 ans plus tard, soit ils décident de s’y mettre et n’ont jamais bossé ces fameuses compétences.
Bon vous allez me dire que ce n’est pas un scoop, quelque soit notre niveau à la base il faut bosser pour y arriver.
Le problème c’est que vous êtes nombreux et nombreuses à me dire que malgré vos essais et des efforts réguliers, hélas, les résultats ne sont pas là ou tardent à venir.
Si vous êtes dans l’un de ces deux cas, vous allez comprendre clairement ce qui vous fais stagner et surtout pourquoi c’est un classique chez les apprentis dessinateurs.
Enfin nous allons voir exactement comment et sur quoi bosser, pour développer ces fameuses compétences visuelles, quelles que soient vos facilités à la base.
Améliorer sa technique pour mieux dessiner
J’ai l’impression d’avancer trop lentement
Remettons les choses à plat.
Si vous ramez, cela ne vient pas de nulle part.
Voici ce qui vous bloque :
1- L’aspect psychologique.
C’est à dire le manque de confiance en lien direct avec vos lacunes, qui elles-mêmes alimentent ce manque de confiance (vous voyez le truc que l’on dit souvent, la boucle est bouclée, le serpent qui se mort la queue etc…).
2- On vient de l’évoquer : l’aspect pratique.
Plus précisément le manque de compétences d’un point de vue visuel.
Avant de passer à la pratique pure et dure, voyons ce qui bloque concrètement notre progression.
Ce qui se passe dans notre tête quand on fait un dessin
Le cerveau est une machine à fabriquer des images, mais aussi des émotions et des sentiments souvent contradictoires.
De manière consciente mais aussi en grande partie inconsciente.
Et c’est en ça qu’il peut être un outil d’apprentissage aussi puissant que dévastateur.
Si vous vous persuadez que seule une personne douée fera un bon dessinateur, vous vous mettez déjà en position d’infériorité et en situation d’échec.
Vous envoyez un message à votre cerveau qui dit « pas la peine d’essayer puisque je n’ai pas les qualités naturelles pour réussir ».
Quand on se persuade d’une chose, il est très difficile de revenir en arrière psychologiquement et de discerner le vrai du faux, le bon du mauvais etc…
Et c’est la raison pour laquelle certaines personnes vivent avec ce manque de confiance qui plane au dessus de leur tête pendant des années.
Pourquoi vous n’osez pas ? (les vraies raisons)
Autre point crucial : ce fameux manque d’expérience.
Sentiment tout à fait normal, parce qu’entre nous le dessin c’est quand même pas une mince affaire.
Et il est tout à fait normal qu’au début vous vous sentiez perdu…
Mais là encore, il y a une explication logique derrière tout ça.
Pourquoi on dessine toujours en 2 temps…
Voyons de plus près ce qui se passe quand vous prenez votre crayon.
Concrètement faire un dessin nécessite d’être dans deux temporalités différentes :
- L’action : vous tracez un trait ou deux,
- L’analyse : vous vous demandez immédiatement si ce que vous venez de faire est juste, en le comparant au modèle.
Ces deux étapes sont enchaînées et répétées naturellement des centaines ou des milliers de fois dans l’élaboration d’un dessin.
Le souci c’est que ces deux étapes sont contradictoires pour votre cerveau.
L’action fait appel à des fonctions instinctives et nécessite donc que vous soyez pleinement concentré et dans le moment présent.
Alors que l’analyse déclenche souvent des fonctions logiques pour le coup, plutôt éloignées de l’instinct.
En gros l’analyse concentre votre énergie sur la comparaison permanente avec votre modèle et de fait, vous projette forcément dans le futur.
Avec la fameuse question que se posent tous les dessinateurs sur cette planète : « est-ce que mon dessin est bon ou pas ? ».
La fameuse quête du résultat final
Ce système bien huilé d’action/analyse se grippe quand cette partie analytique prend trop de place.
Les problèmes arrivent à ce moment là, on réfléchit et cela vient tout simplement polluer notre esprit et troubler en temps réel la réalisation de notre dessin.
Car quand on a du mal, on s’énerve et l’analyse logique se transforme vite en jugement qui lui ne l’est pas forcément.
D’où les « ça va pas, c’est nul, ça donne rien », alors que concrètement sur le papier souvent on a encore pas fait grand chose.
Ah oui j’oubliais d’ajouter à cela, le fameux « de toute façon je suis nul à la base », que l’on a vu avant.
Forcément là, mentalement, ce sac devient trop lourd à porter pour avancer sereinement.
Comment éviter ça ?
Tout simplement en arrêtant de trop réfléchir et en passant à l’action
Si ce que vous dessinez n’a rien à voir avec le modèle…
Nous pensons vrai que ce que nous voyons… dixit la phrase « je ne crois que ce que je vois ».
Mais en réalité notre première erreur vient de là :
Nous croyons que nous ne savons pas dessiner parce que nous représentons très mal ce que nous voyons bien.
Et c’est en fait exactement l’inverse.
La plupart du temps, nous ne pouvons pas dessiner correctement parce que nous représentons à peu près bien ce que nous voyons assez mal.
Premier phénomène : notre sensibilité à la lumière, la vision des couleurs varie d’un individu à l’autre.
Petit exemple : si vous fermez un œil puis l’autre, vous verrez clairement que votre œil gauche et droit fabriquent bien deux images différentes.
Normal ils sont situés de part et d’autre de votre nez et donc pas exactement au même endroit.
Si vous vous décalez d’un pas, l’image sera encore différente.
Votre point de vue ne sera donc jamais exactement le même que celui de votre cousin (vous savez celui qui dessine super bien) pourtant juste à côté de vous.
Mais le vrai problème est ailleurs…
Ce que l’on voit est une image fabriquée par notre cerveau.
L’image que nous avons de ce qui nous entoure n’est donc pas tout à fait la réalité, mais notre interprétation de la réalité.
Et très souvent, nous avons tendance à sur-interpréter. L’exemple typique est le regard du modèle dans un portrait.
Ils sont souvent mal placés ou disproportionnés.
Voici le dessin de Patricia
On peut y voir une certaine qualité, notamment dans l’application qu’elle a mis à poser les ombres, le résultat sur ce point est assez réaliste.
Mais dans un second temps, on identifie clairement une interférence entre deux images et un conflit mental.
Même sans modèle, tout semble indiquer qu’il s’agit d’une pose de 3/4.
Les signes principaux sont l’oreille qui apparaît au premier plan et l’espace entre la mâchoire et la bouche bien plus importante sur la droite que sur la gauche .
Pourtant quand on observe le nez et la bouche, tout semble aligné comme si le modèle était de face.
Dernier signe qui ne trompe pas, l’œil à gauche nous observe en face, alors que celui de droite suit la logique du profil.
Ici le cerveau a voulu évacuer le problème de perspective en préférant le visage de face : d’où le conflit face-3/4.
On attache toujours une attention particulière car ce point reflète particulièrement la personnalité et l’émotion
du modèle.
Tellement important que l’on oublie leurs proportions par rapport au reste du visage.
Voyez ici le portrait de Bernard
Ce qui apparaît en premier est la taille des yeux beaucoup plus importante que sur le modèle.
Ce point va avoir une incidence sur la proportion du nez et de la bouche.
Et ce malgré l’aide visuelle du quadrillage et des mesures rigoureuses prises avant.
C’est exactement la même chose chez Marina :
un joli travail de couleur mais les yeux sont trop importants et l’espace au niveau de la tempe est donc clairement réduit.
Un exemple assez parlant est l’histoire du verre à moitié vide et du verre à moitié plein, ces deux points de vue ne changent rien à la réalité du monde, mais influent forcément sur votre façon de voir l’objet, et par extension de le dessiner.
Viennent s’ajouter à ça d’autres filtres mentaux comme nos connaissances.
N’oublions pas que notre cerveau est aussi une grosse banque d’images et une machine à emmagasiner des souvenirs.
Tout au long de votre vie, des verres vous en avez vu un paquet et de toutes sortes, alors au moment de le dessiner votre cerveau a tendance à vouloir simplifier le truc en utilisant aussi ses souvenirs.
Toutes ces images viennent interférer avec le verre qui est posé juste devant vous.
C’est aussi ce phénomène qui donne parfois un aspect un peu stéréotypé et enfantin aux dessins de débutants.
Les enfants dessinent sans modèle ils sont à 100% dans l’interprétation.
Ils font appel quasi uniquement à leurs connaissances ou leurs facultés de reconnaissance.
Ils fabriquent des images types : des objets, des maisons et des choses du monde qui les entoure.
Ajoutons à ça encore l’influence de nos sentiments, comme par exemple notre humeur du jour, notre niveau de stress, tout ça joue forcément un rôle instantané sur ce que vous allez produire.
Et si vous vous demandez d’où vient l’écart entre vos dessins et le modèle, ne cherchez plus vous avez la réponse.
Maintenant on va voir sur quoi travailler concrètement pour réduire cet écart.
Améliorer notre technique visuelle pour mieux dessiner
Méthode 1 : la plus logique
C’est clairement celui que vous trouverez partout sur internet.
J’appellerai ça le principe de construction logique.
Il est particulièrement utile pour comprendre comment structurer un sujet et le dessiner d’imagination.
Il vous aide à construire, mesurer, placer les éléments du visage, dessiner des personnages dans l’espace.
Ce type de technique est notamment très utilisé par les dessinateurs de BD réalistes.
Je vous parle de dessin de portrait, mais bien entendu cette construction logique inclus aussi la perspective technique par exemple.
Avec les fameux points de fuite, lignes de fuite etc…
Le truc c’est que toutes ces techniques peuvent être une aide visuelle.
Mais sont selon moi beaucoup moins efficaces.
Voire dans certains cas contre productives.
Tout simplement parce que si un élément est faux en général tout est faux.
Suivre le même exercice et la même schématique revient à marcher systématiquement sur les mêmes traces…
Si vous avez testé cette méthode et qu’elle ne donne rien ou pas grand chose, la raison est simple.
En l’utilisant vous apprenez des principes de construction utiles dans certains cas, mais ne développez quasiment pas vos facultés d’observation.
Et vous aurez à faire au phénomène d’interprétation que l’on a vu avant.
Dans la conception d’un dessin, la logique revient à ne pas tenir compte des différences et à les réduire à des stéréotypes.
Alors que vous conviendrez que les différences sont par définition dans la nature.
Si le dessin est un processus enchaîné (on va d’un point A à un point B), nous nous empressons par réflexe d’appliquer ce système et d’aborder la conception d’un sujet en dessin comme un problème de maths.
Si vous voulez entraîner votre œil et être efficace dans le dessin d’après modèle, cela nécessite clairement de casser ces stéréotypes en travaillant autrement
Et il existe pour ça des leviers assez puissants.
Méthode 2 : électrochoc visuel
Pour contrer la logique et l’interprétation, ou tout au moins réduire leur influence, il va falloir développer des facultés inverses d’adaptation visuelle et d’intuition…
Cela revient à prendre votre cerveau par surprise.
L’idée est d’augmenter vos capacités à voir en vous focalisant mieux sur les formes sans les interpréter.
Voici deux exercices très efficaces dans ce cas, que je donne à mes élèves.
Il s’agit d’un sujet bateau, comme vous pouvez le voir mais il est fait de lignes droites et d’angles, exactement comme un immeuble ou l’intérieur d’une pièce.
Donc si vous vous en tirez ça va vous permettre de dessiner pas mal de trucs.
Vous verrez que ces exercices peuvent aussi être dans certains cas être gênants voire déstabilisants.
Et si c’est le cas c’est normal, c’est juste que votre esprit logique n’aime pas ça et essaie de lutter contre.
Avant de commencer, écoutez attentivement les instructions.
Voici un objet vu de haut. Vous pouvez prendre une photo de ce genre avec votre smartphone et l’imprimer.
- Pour une meilleure efficacité le mieux est de travailler à l’échelle.
Si la photo qui vous sert de modèle est de 10x15cm, tracez un cadre aux mêmes dimensions sur votre feuille à dessin.
Vous pouvez aussi ajouter une croix au centre du visuel comme repère de base.
- Phase 1 – Quand vous observez cette image il y a deux zones :
– la zone pleine, c’est à dire l’espace occupé par l’objet lui même,
– et la zone vide, c’est à dire l’environnement autour des objets.
L’idée va être de dessiner l’ensemble en observant et en représentant uniquement les parties vides (zones blanches ici).
Ensuite, focalisez-vous sur chaque objet indépendamment et appliquez le même principe.
N’hésitez pas bien sûr à prolonger les lignes.
- Phase 2 – Voici une seconde prise de vue du même sujet.
L’idée est d’appliquer exactement le même principe sans vous poser de questions et sans tenir compte de la vue en perspective.
Évidemment ne cherchez pas à appliquer les principes de la construction de la perspective classique.
Donc aucune ligne de fuite ou point de fuite.
Concentrez-vous sur chaque zone comme si il n’y avait aucune perspective.
Évidemment ça ne marche pas forcément du premier coup, mais ça fonctionne chez pas mal d’élèves sur quasiment tous les sujets.
Donc si vous n’êtes pas à l’aise avec les lignes droites, essayez avec un objet que vous avez chez vous, ça marche très très bien aussi…
Si vous voulez plus de détails sur ce principe, je vous explique tout ça dans une formation totalement gratuite.
Dans les prochains jours vous allez recevoir 7 cours de dessin dans lesquels je partage avec vous des techniques d’observation spécifiques pour éviter les pièges visuels et les erreurs de proportions.
J’ai conçu ce programme pour vous aider à mieux visualiser et dessiner les formes, percevoir les volumes et la profondeur, et gagner énormément de temps en apprenant surtout à analyser correctement vos sujets.
Sur ce je vous dis à très bientôt,
Bon dessin 😉
Léo
Bonjour,
Merci de formuler de façon clair et détaillée la crainte de remplir la feuille blanche. Les représentations mentales parasitent souvent la spontanéité et, dans mon cas, j’appréhende de mal faire avant d’avoir commencé. Je suis inscrite depuis 3 ans à des cours de peinture qui n’en sont pas vraiment puisqu’il n’y a pas vraiment d’exercices structurés sur une technique particulière à développer pour progresser sur tel ou tel point. Tout n’est que tâtonnements et brives de conseils. En revanche, l’enseignante a récemment fait découvrir la représentation d’une main ou d’un objet à travers la technique d’un viseur créé par soi-même. Cela m’a en effet permis de voir que je n’étais pas aussi nulle que je le pensais, de prendre confiance et de prendre plaisir à répéter plusieurs fois l’exercice pour arriver à un résultat acceptable.
En conclusion, je vous remercie beaucoup pour votre formation qui tombe à point nommé à un moment où je me rends compte que je suis capable de produire quelque chose de sympa.
Bonjour Léo,
Merci pour ce partage.
Ma question est en quoi est différente la vidéo gratuite et que tu offres avec tes vidéos formations payantes ?
Merci pour ton attention.
Bien à toi,
Richard
Bonsoir Richard,
Les vidéos gratuites sont plutôt des tutos, alors que les formations sont établies selon un programme précis.
Bonjour Leo,
le lien pour accéder à la formation gratuite ne fonctionne pas (plus?).
Y a-t-il moyen d’y accéder autrement?
Bien à vous.
Véronique
Bonsoir Véronique,
Il fonctionne pourtant toujours.
Peut-être pourriez-vous réessayer : https://dessin-creation.com/formation-dessin-gratuite/
Belle soirée à vous