Dans cet article , je vais vous donner quelques bases pour dessiner simplement en analysant mieux vos sujets. Je vais vous montrer comment dessiner, de façon moins logique, mais plus instinctive.
Mais aussi mieux comprendre le processus global pour passer naturellement de la construction au détail et obtenir un dessin abouti et crédible.
En dessin, on croît toujours que toute la différence se joue dans les détails,
mais quand on prend un crayon le réalisme n’est pas vraiment ce que l’on croit.…
Technique pour faire un dessin réaliste plus facilement
La précision c’est comme une belle enveloppe avec un joli timbre quand on envoie une lettre.
C’est ce que l’on voit en premier mais en réalité ce n’est pas l’étape la plus complexe à réaliser.
Elle peut être résumée en un mot : PATIENCE.
En général, un novice met tellement d’énergie à vérifier la justesse de la construction,
des proportions, l’exactitude du placement des ombres,
qu’ensuite il se perd à affiner son travail et bâcle un peu les dernières étapes.
Pour 90% des bouquins, la construction en dessin c’est l’assemblage de formes géométriques.
Je n’ai d’ailleurs pas été le dernier à le préconiser.
Pour notre esprit humain, cette logique de construction est à la fois sécurisante et séduisante.
Sécurisante parce qu’il suffit de suivre les étapes pour y arriver.
Séduisante, parce que si on suit ce même cheminement, on peut logiquement être autonome et réussir à dessiner ce même sujet sans modèle.
En apparence cela paraît tout à fait réalisable.
Mais après la théorie vient la pratique.
On ne peut pas faire plus logique, pourtant pour la grande majorité des gens ce système ne marche simplement pas.
On pourrait se dire que si ça ne marche pas avec un schéma à suivre aussi précis, c’est qu’il y a forcément un moment où notre esprit a dévié de cette logique de fabrication.
Mais voilà la véritable explication.
La plupart du temps on dessine sans comprendre.
Et si en apparence la schématisation est censée nous aider sur ce point, elle nous transmet aussi un gros blocage.
Si la plupart des dessinateurs sont capables de suivre cette logique d’assemblage sur un modèle précis, quand ils doivent utiliser les mêmes formes pour dessiner le même modèle sous un autre angle, ils sont totalement perdus.
Cela nécessite effectivement de savoir assembler ces formes différemment sans recourir à une aide.
Et quand votre point de vue change, l’angle de perspective aussi.
Et projetées différemment dans l’espace, les formes ne sont plus les mêmes.
Pour dessiner des structures rigides comme une maison ou un pot de fleur, cette schématisation fonctionne.
Mais lorsqu’il s’agit d’une forme anatomique plus complexe à analyser, telle qu’un chien ou un humain par exemple, cela se transforme en casse-tête.
Voici un exemple concret : dessiner un chien.
Sur YouTube, les vidéos sur le sujet ne manquent pas.
Parmi cette avalanche de contenus, il y a deux catégories importantes à dissocier : les tutos qui vous font une démonstration commentée d’un exemple précis.
Et les vrais cours de dessin dont l’objectif final est que vous soyez capable de dessiner n’importe quel chien dans n’importe quelle posture.
Cette dernière catégorie est beaucoup plus exigeante pour l’élève car elle demande plus d’investissement. Mais également pour le formateur car beaucoup plus longue à réaliser.
Par conséquent, ces vidéos se font beaucoup plus rares gratuitement.
Avez-vous les connaissances suffisantes pour être capable d’analyser et comprendre ce que vous dessinez ?
Cela nécessite :
- d’ avoir une vision claire des formes en volume,
- de comprendre la déformation en fonction de la perspective,
- de savoir moduler les valeurs et placer les ombres pour finaliser l’ensemble de façon harmonieuse.
Pour cela il va falloir aller au-delà, développer votre vision d’ensemble, et gagner en autonomie.
Comment dessiner simplement de façon réaliste ?
Pour construire mon sphinx, j’aurais pu faire comme la plupart des manuels de dessin nous le montrent : utiliser la perspective et faire une projection en traçant des lignes de fuite à partir d’un point de fuite.
Mais ici les points sortent largement de la feuille.
Donc j’aurais pu aussi construire une boîte qui m’aurais servi de repère pour ensuite construire le sujet à l’intérieur.
Cette boîte fixe les limites du sujet et vous permet de mieux visualiser les différentes faces de l’objet, le parallélisme des lignes entre elles.
Seulement en utilisant cette méthode, cela vous oblige à :
- Construire d’abord la boîte sans vous tromper.
Pour un débutant, ce système est valable quand vous bossez d’après photo et que vous tracez directement les repères dessus.
Si vous êtes au musée face à la statue, oubliez !
Il est très difficile, d’observation, de tracer d’abord un parallélogramme dans l’espace sans vous tromper pour ensuite construire la statue.
Il va mettre toute son énergie à construire une boîte pour s’attaquer ensuite a la seconde étape. - Puis construire le sujet à l’intérieur.
Voilà concrètement comment je m’y suis pris pour construire cette statue.
Pour info j’ai utilisé un modèle photo (que je ne vous montre pas pour des raisons de droit à l’image),
mais j’aurais utilisé exactement la même méthode au Louvre devant la statue.
Effectivement, ce sphinx comme beaucoup de statues, repose sur un socle.
Même si tout n’est pas à rejeter dans la méthode précédente,
évitons-nous quand même l’épreuve de la boîte.
Première étape : le repère de base
Il s’agit de l’angle le plus proche de nous, observateur.
Il permet une visualisation plus directe de la perspective par rapport à notre point de vue.
D’où nous sommes situés nous voyons principalement deux côtés de la statue mais il y en a en réalité trois.
Le côté droit, l’avant, mais également le dessus car nous sommes en légère plongée.
Pour l’instant ça se résume à une verticale, qui sépare le socle en deux et les deux droites sur un plan horizontal qui matérialisent la base visible et les 2 côtés du socle.
Prenez le temps qu’il faut pour évaluer et tracer correctement ces lignes de base.
Deuxième étape : la construction de la statue
Découper la structure en formes géométriques ici peut dégrossir le boulot.
Mais comme on l’a vu, il n’est pas facile de visualiser les volumes à partir de ces formes planes ensuite.
Donc, essayons de simplifier encore plus la méthode.
Pour éviter les disproportions je commence par séparer la statue en 2 parties : avant/arrière.
La zone de transition entre les deux parties est intéressante : elle est située à l’intersection de 3 lignes très importantes.
L’arrière de la tête, le départ du dos et du reste du corps dans la perspective, et aussi au niveau de l’épaule du sphinx.
Je commence par tracer l’arrondi de la tête (peu importe si la courbe n’est pas exacte dans la hauteur j’ai le temps de la reprendre par la suite et je trace l’arrière du corps jusqu’à la fin de la statue, au plan le plus lointain.
Cela correspond à la longueur du premier repère que j’ai tracé.
Troisième étape : la partie avant
C’est la zone la plus importante du sujet.
Et pour ça, je repars du même point d’intersection pour faire partir l’une des deux pattes repliée au premier plan.
Pour bien faire le job je vais pouvoir utiliser les lignes de base tracées au début.
Car d’un côté comme de l’autre ces repères vont grandement vous aider.
Faites bien attention à l’angle au niveau de l’articulation qui ici n’est pas tout à fait droit.
Attention ! On a tendance à vouloir simplifier de que nous avons sous les yeux et pas mal de nos erreurs en dessin sont dues à ça.
Deux points importants :
1 – La justesse des angles qu’ils se situent à l’intérieur ou à l’extérieur du sujet.
2 – La justesse des espaces et des distances.
Donc posez-vous ces deux questions systématiquement tout au long de votre réalisation.
Mais ça n’est pas tout : arrêtons-nous sur une étape importante.
Je veux bien sûr parler de la partie avant.
Dans cette zone, on va clairement cibler le visage.
Cette partie devra donc être particulièrement soignée.
Pour ça, il faut évidement tenir compte de la perspective, mais aussi de l’aspect curviligne de la structure du visage humain.
Remarque importante et erreur que font quasiment tous les débutants.
Je n’attends jamais d’avoir terminer la structure pour placer les zones d’ombres.
Placez grossièrement les zones en les grisant pour établir un premier niveau de valeur,
vous affinerez ensuite progressivement la forme et le contraste.
Quatrième étape : les détails
Plus il y en a plus ça parait complexe.
Mais il ne faut pas confondre complexité et temps passé.
Parce que oui ça prend du temps, mais si les gens n’atteignent pas ce type de résultat avec une construction correcte c’est souvent par manque de patience.
À ce stade, le plus gros est fait.
La construction, le placement des éléments du visage et de l’ombre.
Reste à affiner le contraste en travaillant les valeurs intermédiaires entre les parties les plus lumineuses et les plus sombres.
Pour ce dessin je n’ai utilisé que 3 crayons dont deux 95% du temps, inutile d’en prendre plus.
Cinquième étape : le style
La texture est vraiment l’élément que j’ai voulu bosser pour donner du caractère à mon dessin.
Qu’il ne ressemble pas aux 100000 sphinx qui ont probablement déjà été dessinés.
Pour cela, il est important de savoir adapter le traitement graphique au crayon (hachure, estompage, pointillisme).
Pour ça la méthode, c’est qu’il n’en existe pas vraiment.
Ce que je vous conseille, c’est l’échantillon.
Il s’agit de travailler une zone, puis de décliner lorsque le rendu vous plaît.
J’ai donc travaillé le socle, une zone située en dehors du point focal le plus important comme on l’a vu, le visage.
J’ai majoritairement utilisé l’effet pointilliste sur le socle pour obtenir du grain et un effet pierre satisfaisant.
Ici j’ai bossé par couche successive en variant les formes et les valeurs en appuyant plus ou moins les coups de crayon.
La touche finale
Dernier point à ne jamais négliger : le fond.
Inutile d’y apporter autant de précisions.
Il sert à mettre en valeur le sujet et à donner au dessin un aspect global abouti.
Quand vous avez un modèle complexe sous les yeux.
Considérez les méthodes de construction logique comme des aides visuelles et des repères utiles à connaître.
Elles ne remplaceront cependant jamais le plus important : un oeil de dessinateur aguerri.
Bien avant la technique, ce qui est la base même de notre discipline, c’est l’observation.
En développant cette faculté, vous pourrez dessiner absolument tout ce que vous voulez.
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Bon dessin.
Léo
Merci cela m’a beaucoup aidée.
Merci pour toutes ces infos contenues dans cette vidéo.
Votre générosité et votre gentillesse me touchent profondément.
Bonne journée,
Jo
Bonjour Jo,
Merci à vous 🙂
Bonne journée également.
Merci à vous
J’ai toujours dit : je ne sais pas dessiner , alors ce sera une aide précieuse .
Un grand merci
Merci à vous 🙂
Merci pour vos conseils. J’apprends certains principes importants également pour nous aider, tels que : Dessiner légèrement en faisant de l’esquisse (brouillon) sans faire de détails, de cette manière, il est toujours possible de se corriger jusqu’à l’obtention des bonnes proportions. J’utilise qu’une sorte de fusain (le plus foncé) ce qui me force à rester le plus léger possible. Dessiner de grand à petit, vérifier les proportions en utilisant des points clés en faisant des liens entre les lignes ou formes, etc. L’espace négatif, les ombres. Bref, ce sont de bons principes qui nous permettent de développer l’oeil et de pouvoir dessiner à main levée sans gabarit. Plusieurs autres principes ou techniques que j’utilisent sont pratiques également, ce ne sont que des exemples ici. Est-ce que vous utilisez cela aussi ? Merci !