Dans le monde de la publicité ou de la communication, il est essentiel au-delà de son nom de son logo ou de son slogan de marquer sa différence et son originalité par un symbole visuel fort. Quelque chose qui, par sa forme sa couleur et son graphisme, puisse véhiculer l’image ou l’idée principale d’une marque. Bien souvent il s’agit d’un petit personnage, d’un objet ou un animal à apparence humaine auquel les enfants et adultes pourront s’identifier et qu\’ils reconnaîtront au premier coup d’œil. Je vous montre aujourd’hui le cheminement et la technique pour vous aussi apprendre à dessiner un personnage en accord avec vous ou l’une de vos passions. Bienvenue dans l’univers stylisé des mascottes.
1/Trouver l\’idée et le concept : tout part de vous
Évidemment tout part toujours de là 😉
Il ne suffit pas de dire “je vais faire un petit bonhomme type Mickey ou Dragon Ball pour réussir à me démarquer”.
Pourquoi ? Parce que tout simplement ils existent depuis déjà bien longtemps et qu’ils ont été copiés, recopiés, et rerecopiés. Et qu’inventer votre propre personnage sera d’abord beaucoup plus intéressant et valorisant pour vous. Apprendre à dessiner Mickey vous demandera autant, voir plus d’énergie pour obtenir un triste résultat.
Vous me direz : “oui mais l’inspiration alors ?”
Pas de panique, nous ne parlons ici pas de révolutionner le monde du graphisme en créant le personnage 100% original au niveau de la forme.
Surtout pour les novices en dessin, il est nécessaire de s’inspirer et de regarder énormément de choses afin d\’apprendre à dessiner un personnage, servez vous des ressources que vous pouvez trouver en ligne.
Comme vous serez plus sensible au graphisme, vous observerez et analyserez mieux ce qui vous plaît.
Vous prendrez de ce fait plus de plaisir en dessinant.
Mais attention !!
Ne jouez cependant pas les photocopieuses 😉
Essayez de voir ce qui vous plaît dans le style et une fois encore, s’inspirer n’est pas copier .
A/ La symbolique
Pour lui donner du caractère, votre personnage doit toujours symboliser quelque chose, véhiculer une idée qui ait un rapport avec votre personnalité, votre activité, ou vos centres d’intérêts. Mais il doit également être dynamique et amusant.
Pour encore plus d’originalité, le mieux est qu’il ne traduise pas directement votre idée mais plutôt qu’il la suggère.
Voici deux exemples concrets:
Le vieux classique:
Le dessinateur O’Galop créera la première esquisse de ce bonhomme représentant la marque Michelin en 1898.
Plutôt que de représenter sa marque de pneumatique par un pneu ou un garagiste, la marque Michelin à choisi un personnage gonflé plus original suggérant les pneus, donc l’air… etc.
Plus engagé :
Dans ce cas l’image fais plus que suggérer, elle véhicule également un message.
Vous aurez bien compris lequel 😉
Rechercher les mots clefs en rapport avec votre activité peut vous aider à trouvez un bon concept.
Procéder vous aussi par association d’idées pourra vous aider à être le plus original possible.
Exemple: Ma passion est le dessin : donc outils, crayon, gomme, marqueur,…etc
Et si vous êtes fan et spécialisé dans les mangas alors pourquoi pas mélanger le tout ?
Exemple : Un ninja avec un marqueur à la main.
Ça vous ressemble déjà beaucoup plus qu’une gomme avec des yeux et une bouche non ? 😉
B/Jouer sur les codes ou caricaturer l’humain.
Il est essentiel pour que votre personnage soit réussi, que tout le monde (ou presque) puisse s’identifier et en même temps qu’il ait un côté décalé.
Et nous avons tendance à nous identifier à ce qui est le plus est proche de nous c\’est-à-dire les autres humains.
Pour créer ce petit décalage, les créateurs en général partent d’un objet ou d’un animal, pour lui donner apparence humaine. Ou, dans le cas d’un humain, de jouer sur les proportions pour lui donner une apparence et une silhouette originale.
Voici 3 exemples de stylisation humaine:
1- L\’animal
Pour le mondial de football en 2014, les organisateurs ont choisi cette mascotte représentant un tatou.
2-L’objet
Oui c’est bien Mr bout de bois 😉
3-L’humain
Personnage que j’avais réalisé pour un site web sur la photo sportive.
Vous l’aurez compris, il s\’agit vraiment de jouer avec les codes et de donner du style à votre personnage.
Maintenant que nous avons pu rechercher, observer et comparer, passons à la phase de création
C’est parti !
2/Simplifier pour mieux styliser votre mascotte.
A/Dessiner Le corps
Il faut tout d’abord partir de formes simples. Si vous êtes novice en dessin, utilisez le moins possible la perspective. Partez d’une position de face. Vous verrez apprendre à dessiner une mascotte est facile.
Voici un exemple ici :
Voyez ici que je ne me suis pas compliqué la tâche. J’utilise dans ces deux cas des segments pour les membres et des boules pour les articulations.
Cette technique de schématisation est courante en dessin, elle vous permet d’étudier les proportions la position et l’attitude que vous souhaitez donner à votre personnage. Notez maintenant à échelle à peu près égale les différences flagrantes dans les proportions. Mains et pieds plus gros, pas de cou, jambe beaucoup plus courte.
Faites des essais et amusez-vous à jouer avec les proportions.
B/Dessiner un visage simple
L’expression
Etape très importante pour personnaliser votre mascotte.
L’expression du visage permet à votre personnage d’être en vie et de transmettre une émotion.
En termes de communication, le sourire est toujours bienvenu, mais tout dépend de l’image que vous souhaitez véhiculer.
Exemple ici :
Fâché, ce taureau est l’emblème d’une équipe sportive. Il est donc parfait pour illustrer la hargne, la combativité et le défi propres aux valeurs du sport.
Je ne développe pas ici comment dessiner les différents types d’expressions du visage.
De toute façon, on peut considérer que la mascotte se limite à quelques expressions car elle n’est pas intégrée dans une histoire comme en BD.
On peut considérer qu’il existe quatre grands types d’expressions propres à ces personnages :
– le sourire (dans au moins 70 à 80 % des cas)
– l’expression neutre (peu utilisée)
– la malice ou le côté malin (traduit généralement par un clin d’œil)
– le côté plus agressif que nous avons vu ci-dessus.
Dans mon cas, je souhaite représenter un viking mais néanmoins sympathique.
L’anatomie
Là aussi une multitude de possibilités s’offrent à vous, votre choix se fera en fonction de votre idée de départ.
Voici quelques exemples :
On peut observer ici différents types de caricatures.
– Dans la figure du milieu : On peut voir que les yeux, le nez et la bouche sont beaucoup plus rapprochés et centrés que sur le visage classique (à gauche), le visage est également plus large et les yeux plus gros. Toujours au centre, j’ai réduit le cou au minimum et j’ai modifié également la forme du crâne en cône inversé. Les oreilles sont aussi plus grande pour accentuer encore la largeur du visage. Les traits sont épais, pas de doute, ce personnage est un dur à cuire 😉
– Dans la figure de droite : La forme du visage en triangle inversé donne un aspect plus longiligne à mon personnage, ce qui lui donne l’air plus sympathique. L’emplacement des yeux et du nez correspond à la figure classique mais j’ai volontairement déplacé la bouche plus bas pour accentuer le dynamisme. Les yeux en masque et le large sourire en font un personnage avenant et tous publics.
J\’ai donc fait mon choix et j’ai travaillé le visage de mon personnage en gardant la même attitude. Pour ce qui est du corps, j\’ai simplement suivi mes lignes de départ représentant les membres en les structurant.
Comme ceci :
Notez également la courbe du bas-ventre ajoutée pour souligner l’embonpoint. j\’ai aussi ajouté une barbe pour accentuer le côté viking 😉
3/ L’habillage du personnage
Justement, à part sa barbe, qu’est-ce qui à ce stade vous fait penser que votre personnage est un viking ?? Pas grand-chose en fait, à ce stade il pourrait tout aussi bien être un père noël ou un bûcheron. Cette étape consiste à réellement personnaliser votre mascotte au-delà de son physique.
Nous allons donc ajouter des objets ou des éléments qui mettront en valeur votre personnage et qui nous en diront plus sur ce qu’il est ou ce qu’il représente (votre personnalité ou votre activité).
Pour cela, retour à notre idée de départ, (eh oui encore) et je ressors mon sac de mots clés 😉
Dans mon cas, le viking c’est barbe, épée ou glaive, bouclier, guerrier, casque.
Voici un premier croquis :
J’ai donc ajouté le casque, gommé la partie droite, pour ajouter le bouclier. J’ai également ajouté une jambe de bois pour accentuer le côté pirate et également un glaive tenu par une grosse ceinture.
Plus de doute, c’est bien un viking…
Une fois les éléments posés, j’ai détaillé les choses en reprenant mon croquis et en en faisant un second plus propre.
Pour cette étape, deux solutions :
– soit vous possédez une tablette graphique, vous scannez et dessiner votre croquis avec cette outil.
– soit vous procédez par transparence, (les pros utilisent une table lumineuse) en posant une feuille fine sur votre croquis et en le repassant.
Vous pouvez également scotcher votre croquis sur une vitre, puis scotcher votre feuille vierge par-dessus et travailler.
Ces procédés sont très utiles car ils vous permettront de corriger et dynamiser votre dessin en ne gardant que l’essentiel.
Voici mon second croquis plus précis :
Notez qu’à ce stade j’ai détaillé mon personnage mais je pourrais encore le reprendre pour faire un dessin plus précis,
N’oubliez cependant pas le plus important : jouez avec les codes et surtout amusez-vous, rien de tel pour stimuler votre créativité !!
Bon dessin à tous.
Léo.