Accueil » Tous les articles » Des cours de dessin classiques aux mangas : quelle méthode pour apprendre ?

Des cours de dessin classiques aux mangas : quelle méthode pour apprendre ?

Voilà la réflexion particulièrement intéressante du comédien, scénariste, pianiste, Alexandre Astier, à propos de l’apprentissage académique.

L’académisme a une grande valeur mais est mal transmis.

L’apprentissage du dessin académique est-il toujours une bonne méthode ?

En gros, si vous vous sentiez comme un poisson dans l’eau à l’école et avait fait de brillantes études, vous ne vous êtes peut-être jamais posé ce type de questions.

Et si au contraire vous étiez étiqueté mauvais élève et que vous trouviez les cours très ennuyeux, alors ce genre de pensées vous a probablement traversé l’esprit.

Pourquoi je n’arrive à rien ? Pourquoi j’ai autant de mal à me concentrer alors que j’ai l’impression que d’autres réussissent sans trop forcer ? Suis-je vraiment nul ou plus lent que les autres, comme on me le rappelle constamment ?

L’échec, quand on n’en voit pas le bout, finit par faire partie de nous. Et on endosse facilement le costume du looser en pensant que tout ça est dû à nos capacités pratiques ou intellectuelles.

Si je vous ai parlé de l’école en premier lieu, c’est que nous avons tous en commun cet héritage pédagogique.

En ce qui concerne les disciplines artistiques, le constat est le même.

En entendant ça, vous avez peut-être quelques éléments de réponse sur l’autre question qui m’a longtemps traversé l’esprit.

Pourquoi tout ça me paraissait si ennuyeux ?

Pour beaucoup d’entre nous le dessin est juste une passion ou un passe-temps. Il n’est donc absolument pas question de se farcir des cours avec un prof qui vous tape sur les doigts.

L’objectif est simple : dessiner ce que vous aimez en vous faisant plaisir.

Et sur internet aujourd’hui, il y en a pour tous les goûts et dans tous les styles.

Des natures mortes et des bouquets de fleurs en tout genre, des mangas hyper populaires et bien sûr des dragons et des princesses pour les fans d’heroic fantasy (Game of Thrones).

Et bien sûr au delà du style, la technologie et les différents outils ont ouvert un champ de possibilités bien plus large pour apprendre.

Alors on peut se poser la question : malgré ces évolutions, l’académisme est-il encore un modèle-clé pour maitriser le dessin aujourd’hui ? Ou y a-t-il des alternatives plus efficaces et rapides ?

Pour ça il est important de comprendre comment ça a évolué dans l’histoire : comment le dessin était enseigné, ce qui se fait actuellement mais aussi et par dessus tout, quelles sont les compétences qui feront de vous un bon dessinateur quelle que soit la voie que vous choisissez.

Des cours de dessin classiques à internet : mutations artistiques et technologiques

les élèves et apprentis dans un atelier de peinture
Jan van der STRAET – La_peinture_à_l’huile atelier de_Jan_van_Eyck vers 1600

Maitres, apprentis artistes et artisans, un système entrepreneurial

La première notion forte que l’on peut noter d’un point de vue pédagogique, c’est le rapport hiérarchique.

À l’époque il était beaucoup plus marqué qu’aujourd’hui, avec d’un côté les maîtres et de l’autres les disciples (ou les apprentis).

Mais autre détail et différence très importante : seuls les gens appartenant à une catégorie sociale élevée avait accès à cet apprentissage.

Pour faire de l’art, il fallait appartenir à la noblesse ou au minimum être un bourgeois.

Le système était encore très loin d’être démocratisé.

Raphaël – 1423. Né d’un père peintre à la cour et souverain de la petite ville d’Urbino.
Michel-Ange – Né en 1475 au château de Caprèse, fils de magistrat.
Léonard De Vinci – 1452. Fils de chancelier et ambassadeur florentin.

Ou plus tard, et pour parler d’une autre école :
Rembrandt – 1605. Également issu d’une famille aisée.

La liste est encore très longue, et comme on peut le voir à cette époque, le modèle de l’artiste maudit n’est pas encore à la mode.

Au-delà des appartenances sociales, il existe une façon très précise de transmettre le savoir. Si chaque cas est différent, voilà en gros le parcours-type de l’artiste entre le XVème et le XVIIIème siècle.

D’abord pour être initié aux arts et à une discipline artistique, il fallait être introduit par un proche dans l’atelier d’un sculpteur, peintre, architecte ou céramiste.

Comme dans la plupart des ateliers le maître devait répondre à plusieurs commandes simultanément et avait donc en charge plusieurs élèves.

En général l’apprenti était formé bien avant l’âge adulte. Et comme cela se faisait à l’époque, il démarrait souvent en bas de l’échelle : en effectuant des tâches plus ou moins ingrates comme balayer l’atelier, nettoyer les pinceaux ou broyer les pigments pour préparer la peinture et les vernis.

Puis comme dans tout système hiérarchique, il prend du galon, gagne en compétence et devient compagnon.

Ce terme de compagnon signifie que l’apprenti se voit confier des tâches d’exécution comme par exemple reporter les dessins du maître sur la toile, puis peu à peu peindre des éléments de second plan comme des décors ou des paysages lointains.

Progressivement, en fonction de l’acquisition de ses compétences, il sera amené à réaliser des parties entières des oeuvres.

Évidemment cette pratique était courante et s’est même prolongée dans le temps.

Aujourd’hui on se pose la question sur l’origine de certaines oeuvres car des oeuvres attribuées à l’artiste lui-même, étaient en général réalisée à plusieurs mains, c’est à dire collectivement.

Ce processus était souvent long et la formation particulièrement rigoureuse. Et si les capacités de chaque disciple étaient inégales, le niveau moyen de l’élève lambda devait être assez élevé.

Ce que l’on peut retirer de cette époque, c’est qu’une valeur primait sur le reste : l’EXIGENCE.

Car tout ça était en fait motivé par une seule et même chose : répondre à des exigences supérieures et notamment aux demandes artistiques de la cour.

L’élève passait donc rapidement du statut d’apprenti à celui, bien plus utile, d’employé.

Dans certaines grandes villes, les écoles d’apprentis étaient aussi appelées académies. Un système qui a perduré plusieurs siècles, avant d’être remplacé par celui que l’on connait actuellement : l’école d’Art.

Mais là encore, est-ce que leur apparition a vraiment changé l’apprentissage ?

École Nationale Supérieure des Beaux-arts- Paris

L’école d’Art, vrai ou faux changement ?

Une révolution ne se fait pas en un jour et les premières écoles d’Art sont les héritières directes de ce système.

La plus célèbre étant l’Académie royale de peinture et sculpture, née en 1648, qui deviendra par la suite l’École nationale supérieure des Beaux Arts.

Je vous parle ici uniquement du modèle français, mais à cette époque la culture française rayonnait sur l’ensemble des pays voisins. On peut donc considérer sans trop se tromper que c’était assez représentatif de ce qu’il se passait ailleurs en Europe.

L’objectif de ces écoles était de former les meilleurs artistes du royaume, dont les plus doués avaient le privilège d’être nommés académiciens. Cela leur garantissait protection, participation au prestigieux Salon de l’Académie royale des Beaux Arts et surtout commande d’état.

Mais il y avait aussi un autre but. La devise de l’école était : Libertas artibus restituta, qui signifie tout simplement “liberté rendue aux Arts”. Cette liberté consistait à s’affranchir du modèle des corporations que l’on a vu avant.

En gros les fondateurs refusaient d’être soumis à des maîtres qui étaient à la fois artisans et entrepreneurs, et souvent successeurs de leur père.

Pour eux le statut d’artisan était jugé trop commun, ils préféraient le modèle d’Arts libéraux, qui deviendra plus tard les Beaux Arts regroupant la peinture, la sculpture, la danse, l’architecture, ou encore la gravure.

C’est donc une vision plus institutionnelle mais toute aussi élitiste.

Pour revenir à son enseignement, il était bien entendu basé sur des méthodes académiques.

Mais au fait, sur quoi se base réellement l’académisme artistique de l’époque ?

Un enseignement du dessin classique et académique
Fernand Cormon – Le Sculpteur au travail. Portrait de Gérôme dans son atelier (1891)

Méthodes et enseignement artistique, le cursus académique

Tout commençait par la copie de dessin. Puis l’élève passait à la réalisation d’étude “d’après la bosse”.
La bosse signifie un dessin exécuté à partir d’une sculpture ou d’un moulage. S’exercer d’après la bosse permet d’aborder un modèle vivant plus simplement.

Pourquoi ? Parce que la sculpture est plus lisse et comporte moins d’aspérités qu’un vrai visage.
La lumière et l’ombre en opposition se diffusent et se délimitent donc beaucoup plus clairement.

Si vous voulez vous entrainer d’après la bosse, je vous recommande le livre Cours de dessin de Charles Barque et Jean-Léon Gérome.

Jean-Léon Gérome était vraiment un peintre officiel et l’artiste académique par excellence.

Le procédé est très bien expliqué. Et vous avez de nombreux modèles de pieds, de mains et de bustes antiques pour vous exercer.

Après l’étude des bustes, l’élève passait ensuite à des statues entières puis étudiait aussi des écorchés pour comprendre l’anatomie. Après avoir acquis une certaine maitrise, il passait ensuite au dessin de modèles vivants.
Il abordait ensuite le dessin animalier plus complexe car plus difficile à étudier d’après nature, les drapés, et pour finir, l’étude de la couleur.

À l’époque il n’existe aucun autre modèle d’apprentissage. Tout est donc basé sur la représentation la plus fidèle de la nature.

Le but n’est pas d’affirmer son style de dessin ni de cultiver sa différence artistique. Mais de s’approcher le plus possible de la réalité et des modèles choisis.

D’un point de vue de l’apprentissage, rien n’a vraiment changé. Le véritable changement c’est maintenant !

L'invention de la photographie bouleverse la façon d'apprendre le dessin et la peinture
Daguerréotype (environ 1840)

Entre deux mondes, quand l’art se rebelle

Le premier grand bouleversement est celui de la photographie créé environ entre 1810 et 1839.

Au début la photo était utilisée par des peintres comme aide et référence pour leurs travaux, remplaçant des outils existant comme le perspectographe par exemple. Un outil permettant de reproduire la perspective avec exactitude.

La photo oblige donc les artistes à reconsidérer leur place et leur fonction.

Si la copie d’après nature ne représente plus les mêmes difficultés, tout le savoir faire des maîtres et du système académique en prend un sacré coup.

La démarche d’un artiste ne peut donc plus s’appuyer sur la représentation du réel.

Si certains artistes persistent et veulent y croire dur comme fer, on ne lutte pas éternellement contre l’évolution.

L’art académique dominera encore le paysage pictural du 18ème siècle. Mais il finira évidemment par être tourné en dérision.

Certains le qualifieront d’art pompier. Un art de plus en plus contesté, jugé comme trop normatif s’appuyant uniquement sur un héritage passé.

Avec l’avènement de l’impressionnisme au 19ème siècle, l’histoire est en marche.

Mais la rupture avec l’académisme artistique ne vient pas uniquement de l’évolution de la peinture.

La satire et l’humour existaient au théâtre ou en littérature. Mais comme on l’a vu, les Beaux Arts eux étaient placés bien au-dessus de ça.

Et malgré quelques scènes de campagnes ou de banquets, l’artiste ne se mélangeait pas vraiment avec le peuple.

En réalité, ce qui a tout fait basculer c’est la somme de plusieurs phénomènes.

Les premier caricaturistes une autre façon de dessiner
Honoré Daumier – Portrait charge de Carrier-Belleuse (1863)

Un genre nouveau, dessine-moi une histoire

Il y eut d’abord les premières caricatures, qui en réalité sont apparues aux alentours du 16ème siècle sous le nom de portraits charges.

Les artistes s’amusaient donc à charger, donc à caricaturer leurs élèves ou leurs amis.

Mais il y eut aussi une nouvelle façon de raconter les histoires.

Aux alentours de 1827, une nouvelle forme d’art apparaît. Un genre mixte, à la croisée de l’écriture littéraire et graphique.

Selon Rodolphe Töpffer, écrivain et politicien suisse auquel on attribue son invention, ce nouveau genre n’est autre que la BD. Il l’appellera dans un premier temps littérature en estampes.

Ce que Töpffer dit, c’est que ce procédé est loin d’être une simple juxtaposition de textes avec des images.
Leur intérêt vient justement de cette complémentarité entre narration et illustration.

Sans le dessin le texte n’aurait pas de sens, mais ce dernier facilite grandement la compréhension de l’histoire.

Ces dessins d’un nouveau genre n’auraient jamais pu devenir si populaires sans l’apparition et l’évolution de la presse à grande échelle, et l’invention de la lithographie.

Avec la liberté de la presse proclamée en 1824, les journaux et la critique sociale et politique notamment, connaissent un essor incroyable.

Cela devient si populaire dans l’opinion publique que peu après la censure va frapper. Et elle sera imposée à nouveau par les politiques.

S’enchainera donc un long bras de fer. D’un côté pour lutter contre le pouvoir en place, et de l’autre pour faire interdire ces publications.

Bref, pour revenir au simple aspect graphique de la chose, c’est le point de départ de beaucoup de nos influences actuelles.

Ce sont ces phénomènes qui créent une vraie rupture avec la pensée académique et qui mettent en avant un autre pilier gigantesque de l’art : le dessin d’imagination.

Les possibilités sont infinies et n’ont jamais cessées de se développer.

Il n’y a qu’à voir un rayon de bandes dessinées pour voir la diversité énorme des styles. Et à chaque genre sa propre identité graphique.

L'homme qui a dessiné les personnages les plus populaires des célèbres comics Marvel
Stan Lee – inventeur des personnages de comics et des fans…

Évolution du style, ce qui a changé graphiquement ou pas…

En prenant l’exemple du manga, il existe des caractéristiques graphiques précises pour dessiner les cheveux, les yeux et même simuler les ombres sur un visage.

Et si certains dessins comportent un niveau de détail très poussé, on s’éloigne forcément du réalisme académique.

Le pourquoi est très simple.

Créer une BD demande un boulot énorme.

Ces conventions de styles permettent de travailler plus rapidement, d’être cohérent à chaque case, et de faciliter la production en série.

Il y a un style Marvel, imposé par les dessinateurs originaux comme Kirby et bien entendu le génial créateur de l’univers et des personnages, Stan Lee.

Ce style est immédiatement identifiable parmi mille autres.

C’est ce qui fait de Marvel ou DC Comics un genre à part entière dans la BD.

Le tracé, les techniques d’encrage, les hachures… tout ça sont des caractéristiques que l’on ne retrouve que dans les Comics.

Peu importe qui dessine aujourd’hui. C’est cette stylisation et cet univers graphique qui résistent autant et dépassent largement leurs créateurs.

L’exemple de Marvel ou DC Comics est particulièrement intéressant parce que ce qui peut nous sauter aux yeux c’est la précision et le réalisme des dessins.

On peut en ça y voir un héritage classique notamment dans la manière précise de dessiner les muscles et l’anatomie.

Et si on réfléchit bien, ce réalisme c’est ce qui caractérise le mieux les personnages.

D’ailleurs les caractéristiques de ces super héros sont très révélatrices d’un biais psychologique que nous partageons tous : notre besoin d’identification.

Finalement ce sont au départ de braves types comme nous, mais à la fois avec des muscles et des super pouvoirs. Ce qui permet à la fin de faire des trucs extraordinaires voire sauver le monde.

Parce que oui. On a aussi besoin de rêver.

Évidemment il existe d’autres genres plus naïfs et plus originaux dans le dessin animé ou la BD.

Mais cette vision à la fois réaliste et mystique traverse les époques parce que c’est ce qui fait notre cerveau.

D’un côté le réalisme.
C’est ce que nous voyons de notre fenêtre : la voiture qui passe.

Le réalisme c’est nous et notre narcissisme.

Et de l’autre côté, nos rêves et nos envies plus ou moins conscients.

C’est elle qui nous bluffe le plus, parce qu’elle qui trompe notre oeil.

C’est à la fois vrai quand on regarde une peinture de Michel-Ange ou quand on voit au cinéma Spiderman ou Hulk en 3D.

Avec tout ça, on peut se demander si on passe encore par les mêmes chemins pour apprendre et créer?

Le dessin académique toujours à la page ? Nouveaux outils et influences

Non bien sûr…

Si tous les deux aiment les comics, un dessinateur américain des années 60 n’avait pas les mêmes références qu’un gamin d’aujourd’hui élevé au jeux vidéos et au Marvel en 3d.

Tout évolue en permanence et l’outil informatique a fait sauter pas mal de verrous.

Par exemple si on prend l’architecture, discipline académique ancestrale bien connue par nos maîtres. Force est de constater que les logiciels ont révolutionné la façon d’être architecte.
Mais on peut dire aussi que nos constructions n’ont plus rien à voir avec celles du 18ème ou 19ème siècle.

Plus besoin de connaître la perspective technique enseignée par Léonard, votre ordinateur et le logiciel qui va avec le calcule rapidement et le fait pour vous.

Beaucoup de dessinateurs aujourd’hui ne passent plus par la case académique en étudiant d’après nature ou le modèle vivant.

Dans la création d’un film d’animation aujourd’hui le dessin reste un maillon important de la chaîne pour inventer, mais un maillon seulement.

Des croquis pour inventer les personnages, des story boards pour visualiser et clarifier la mise en scène, et après tout prend vie grâce à des logiciels de 3D.

Les personnages sont d’abord modélisés pour qu’ils puissent s’animer ensuite dans l’espace puis colorisés et texturés grâce à des moteurs de rendu très poussés, capables de créer des lumières et des textures réalistes.

D’ailleurs en énumérant tous ces outils et innovations, une pensée m’a traversé l’esprit. Un truc pour le moins pas très réjouissant.

Dessinera-t-on encore dans 100 ans ?

L'illustration et le dessin numérique. Une nouvelle façon d'apprendre
Montage numérique décrivant une vision futuriste du monde

L’avenir du dessinateur, tu fais quoi dans 100 ans ?

CQFD

En tous cas les mains dans le cambouis, allongé sur un échafaudage pour peindre pendant des années le plafond de la Chapelle Sixtine, c’est terminé.

Je vous l’accorde ça a moins de gueule et l’histoire est moins belle parce que si personne n’a le savoir faire de Michel-Ange aujourd’hui, il aurait certainement halluciné devant certaines scènes de Game of Thrones.

La révolution est en marche. Et les années 2000 ont transformé à jamais le monde de la création.

Systématiquement c’est l’évolution technologique qui fait bouger les lignes.

Elle créé de nouvelles influences, de nouveaux métiers.

Si les dessinateurs et peintres sont loin d’avoir le même prestige et le même rang qu’à l’époque classique. L’art, son milieu, le marché ont eux aussi évolué.

Et ça n’empêche avec tout ça qu’il existe encore des dessinateurs chevronnés, dans tous les styles.

De plus en plus de gens se forment aux métiers artistiques et dessinent.

L’émergence des écoles d’Art, de multimédias, d’animations, et plus directement le nombre d’amateurs autodidactes, nous regardant YouTube et dessinant des mangas et des super héros, explose.

Mais ces évolutions technologiques n’ont pas forcément enterré définitivement les bonnes vieilles méthodes.

D’un point de vue artistique, l’académisme est relégué au second rang.
Mais s’il est encore enseigné dans les écoles d’Art et que ce modèle perdure c’est pour une raison assez simple.

Si les genres, les technologies, le monde autour de nous évoluent de plus en plus rapidement, une chose reste fixe : les compétences à développer pour devenir un bon dessinateur.

Les compétences pour devenir un bon dessinateur, ce qui ne changera jamais

Retour à la case départ.

Pour reproduire, dessiner un chien, un lampadaire ou un personnage, vous aurez recours et vous devrez développer les mêmes facultés visuelles et cognitives. La perception des formes, des espaces qui nous entourent et du relief et du volume produits par la réflexion de la lumière et de la texture.

Pour ça devons-nous acquérir les mêmes compétences qu’il y a 200 ans ?
Oui mais autrement !

Les moyens évoluent et il devient évident que les moyens d’apprentissage doivent être réinventés.

À l’époque académique, il y avait déjà des précurseurs et des rebelles comme par exemple Horace Lecoq de Boisbaudran. Un peintre du 19ème siècle qui renonça à sa carrière d’artiste pour se consacrer à l’enseignement.

Il contestait fermement le modèle académique en mettant en avant le développement de la mémoire visuelle : un truc pas très en vogue à l’époque.

Beaucoup plus récemment, dans les années 80, Betty Edwards notamment, fera une petite révolution et écrira un OVNI bien connu : Dessiner grâce au cerveau droit.

Elle-même ou d’autres comme Kimon Nicolaïdes ouvriront une autre voix dans l’apprentissage du dessin. Dissociant clairement les facultés d’un dessinateur avec le raisonnement logique.

Mais une autre donnée importante ignorée par l’académisme, est la notion de plaisir.

Le plaisir dans l’apprentissage entraine la curiosité. C’est un moteur incroyable pour intégrer la connaissance.

Quelque soit la voix que vous choisissez, après le plaisir, d’autres principes datant d’autres époques reviennent forcément : la persévérance, le travail, la ténacité.

Bref, un héritage précieux qui vous permettra d’accomplir de grandes choses.

Alors oui il faut bosser, et c’est souvent ce qu’on a du mal à faire sans cadre.

Mais terminons sur une note positive.

La période que nous traversons aujourd’hui est précieuse et absolument unique dans l’histoire.

L’apprentissage n’a jamais été aussi libre et accessible. En quelques clics vous avez accès à l’information et au savoir dans quasiment tous les domaines.

Dernier mot pour mr Alexandre Astier : merci pour l’inspiration !

Pour conclure , Il n’y a pas de modèle unique pour apprendre le dessin.

Mais certains exercices sont plus stimulants et efficaces sur le plan visuel et cognitif.

Vous souhaitez tester des exercices de dessin différents et améliorer vos croquis?

Dites-moi juste à quelle adresse vous envoyer ça :

[awber_form_bottum_post]

Bon dessin,
Léo

9 réflexions sur “Des cours de dessin classiques aux mangas : quelle méthode pour apprendre ?”

  1. J’ai adoré cette vidéo, très bon boulot et je n’ose imaginé le temps de travail et de recherche , qu’il a fallut pour la faire. Bravo !
    Je dessine depuis très longtemps et c’est vrai que je n’avais jamais pensé à la “Chronologie” de l’apprentissage. Et je réalise qu’effectivement, même si l’académique n’est plus aussi important, il reste indéniablement le père fondateur de l’apprentissage et qu’il est bon d’aller de temps en temps y jeté un œil pour progressé avec patience.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *